dimanche 25 février 2024

Nettoyage des touches.

Nettoyer les touches est un travail, long et fastidieux, mais nécessaire !

En commençant par la touche la plus basse (n°73, fa0), et armé de laine d'acier (grade 0), je nettoie soigneusement les 4 faces des touches. Elles sont en tilleul, leur section est trapézoïdale, plus large en haut (13mm) qu'en bas (11mm), et elles sont légèrement rétrécies vers l'arrière.

L'espacement des touches est classique : 49 cm pour 3 octaves.

Chaque touche comporte deux mortaises : 

- la mortaise de balancement qui permet le mouvement de la touche verticalement autour d'une pinoche de 3.5mm, et 

- une mortaise de guidage, située dessous à l'avant de la touche et insérée sur une pinoche non traversante pour s'assurer du guidage de la touche dans un plan vertical.

Avec une petite lime ronde et pointue de 3mm de diamètre, je nettoie ces mortaises des petits moutons de poussières, cadavres de larves d'insectes, etc ... et avec un petit coup de soufflette, tout est propre.

Ayant inséré des mouches sur les pinoches de balancement (rouge) et de guidage (vert) je regarde alors si la touche se meut librement sans frottement ni ralentissement. Si nécessaire, une petit graphitage sur les bords de la mortaise facilite le mouvement de la touche.

Début du nettoyage des touches

Ainsi le clavier devient agréable à manipuler, chaque touche revient facilement à son point de repos. Certaines touches sont garnies de plombs qui sont en bon état.

Sur une touche, je remplace la peau du bout de touche, grignotée par une souris, par un nouveau revêtement de peau. Cette partie de la touche sert de repos pour le pilote de l'étouffoir. Dès qu'on appuie sur la touche, l'étouffoir est relevé, et revient quand la touche a repris sa position de repos. Pour les autres touches, cette peau est marquée mais encore utilisable.

Une fois ce nettoyage terminé, il faut remonter le clavier, en remettant en place le rail des marteaux et le rail de repos. Pas simple, car il y a deux tiges filetées pour chacun des deux rails avec un écrou de réglage de la hauteur sur deux planchettes intermédiaires. 

Planchettes intermédiaires (on voit les trous de fixation des tiges filetées).

Il faut faire attention à bien remettre les deux rails à l'horizontale et faire en sorte que le niveau des têtes de marteaux ne dépassent pas 12cm, espace libre en dessous la table et les barres pour remettre le clavier en place.

Clavier remonté.

Il y manque une douzaine de marteaux (cassés et/ou manquants). Je vais chercher à les refaire fabriquer. ....

Ce clavier est glissé dans l'instrument, en butée sur trois clous tordus sur l'éclisse : réglage d'époque !

Essai in situ : attention les oreilles ! Comme rien n'est étouffé, l'ensemble résonne comme il peut, faisant une dissonance inouïe ! car rien n'est accordé, mais ...

il sonne bien cet instrument !

Cet essai permet aussi de voir que certaines notes ne jouent pas, pour d'autres, les marteaux ne reviennent pas, et certains restent comme collés aux cordes ! Je note la vingtaine de touches posant problème, car maintenant il va falloir régler la mécanique !

Déjà je remarque que la note la plus grave frappe bien les deux cordes les plus basses : a priori le fa0 que j'ai accordé au diapason de 415 Hz (il ne faut pas brusquer ce genre d'instrument...). Donc tout le reste devrait s'en déduire. En principe, mais à vérifier....

A suivre ...

vendredi 23 février 2024

Commencer par le clavier !

Par où commencer ? 

Par le clavier, évidemment. C'est le plus simple et cela va permettre de comprendre comment fonctionne la mécanique de type Petzold de cet instrument.

    Une baguette de bois (appelée "petite porte"), rentrée en force sur les extrémités du clavier, mais assez souple, permet de dégager la poignée permettant d'extraire le clavier.

Poignée pour tirer le clavier

Clavier dans son état initial.

       Ce clavier est sale, poussiéreux, et on récupère même une tête de marteau cassée. 

Il comporte trois parties :

    - le chassis sur lequel reposent les touches,

    - le rail des marteaux situé au-dessus des touches, et vissé sur deux montants aux extrémité du clavier et deux supports de tiges filetées entre les touches 25-26 et 48-49.

    - le rail de repos des marteaux, supporté également par deux autres tiges filetées.

Passage d'une tige filetée.

Nota: les touches sont numérotées de l'aigu vers les basses; la plus aiguës (f6) est la n°1 et la plus basse (f0) est la n°73. Les numéros, au crayon, sont d'origine.

Alors, commençons par enlever toutes les touches pour voir l'état des feutres et des tissus ...

Etat initial du chassis du clavier
Cete photo parle d'elle-même ! 

On voit à droite, la barre de repos des touches (en chêne) avec un feutre rouge qui laisse passer les pinoches de guidage des touches.

Au centre la barre de balancement (en hêtre) avec les pinoches de balancement et les "mouches" bien mal en point; certaines sont manquantes. Les mouches servent pour régler la hauteur de chaque touche.

A gauche, la barre de repos des extrémités des touches avec un drap vert qui recouvre une feutre plus épais.

Je prends la mesure des épaisseurs des draps et des feutres : 2 fois 2mm pour le drap rouge, 1mm pour le drap vert et 2 mm du feutre sous-jacent pointé sur la planche avec des clous de tapissier.

J'enlève tout cela pour mettre les planches à nu, et je nettoie toutes les pinoches à la laine d'acier 0.

Chassis nettoyé !
A suivre !..







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