Qui était Pierre Bernhardt ?

 Moins connu que ses contemporains Erard ou Pleyel, Pierre Antoine Daniel Bernhardt (1800-?) a établi son atelier à Paris, en 1824. 

Tout d'abord 6 rue deTouraine, dans le Marais, puis ensuite 17 Faubourg du Temple. Il obtient le titre de « Facteur du Roi » sous Louis-Philippe, sans doute vers 1840.


    En 1839, il avait 60 employés. Ses pianos furent honorés de la médaille de bronze lors des expositions de 1827, 1834 et 1844. Une revue parisienne de 1839 décrit ses tables d'harmonie comme ayant un « son vigoureux » et ses claviers « faciles à jouer », ce qui en fit un facteur parmi les plus importants de Paris. Sa production vers 1839 était de l'ordre de 150 pianos par an.

    Etant donné que la mécanique de son piano ressemble beaucoup à celle de Guillaume Petzold, facteur d'origine allemande né en 1784, en Saxe, et arrivé à Paris en 1806, il n'est pas impossible qu'il accueillit alors le jeune Bernhardt comme apprenti.

L'Indépendant, 02/10/1834, p. NP (gallica.bnf.fr)

"CHANGEMENT DE DOMICILE. - Fabrique de Pianos, Ci-devant rue de Touraine, au Marais, MM. P. BERNHARDT a l'honneur de prévenir M. les amateurs et professeurs, qu'il vient d'établir de vastes ateliers rue Saint-Maur, n°17, faubourg du Temple, et de transférer ses magasins rue du Faubourg-Poissonnière, n° 28, où l'on trouvera toujours un choix très varié de pianos droits en tous genres, carrés et autres." 

Revue et gazette musicale de Paris, Volume 6, 1839

"Parmi les habiles facteurs qui marchent dans la voie du progrès, il faut citer M. Bernhardt, dont la fabrique tient une place honorable dans la classe de celles qui viennent immédiatement après les grandes maisons de Paris.

Sorti, en 1824, des ateliers d'Erard, où il a travaillé quelques années, il ne tarda pas à se faire remarquer par les bonnes qualités de ses instruments.

En 1827 il reçut une médaille de bronze, qu'on rappela en 1834; depuis cette époque sa fabrique s'est décrue au point qu'elle occupe aujourd'hui plus de soixante ouvriers.

Nous avons visité le magasin de M. Bernhardt, et un examen attentif de plusieurs pianos de divers genres nous a prouvé le soin que ce facteur apporte à la  confection de tous ses instruments.

Ajoutez la modicité du prix, et vous expliquerez facilement le succès qu'obtiennent les pianos qui sortent de ses ateliers : M. Bernhardt fabrique, à ce qu'il assure, vingt-cinq pianos par mois.

Les instruments exposés par ce.facteur étaient au nombre de trois, savoir un piano à queue, un piano carré et un pianino. Le piano à queue, de petite dimension, est établi sur un nouveau système; le mécanisme, à frappement en-dessus, diffère de ceux que l'on a employés jusqu'ici.

Il nous a paru bien combiné pour la solidité, mais le clavier présente un défaut qui consiste en ce que le doigt de l'exécutant sent le décrochement de l'échappement sous la noix du marteau, sentiment désagréable dont il importe de faire dis paraitre la cause.

M. Bernhardt qui, du reste, a reconnu lui-même cet inconvénient, nous a dit pouvoir y remédier par une légère modification du mécanisme. Nous attendrons de cette amélioration, avant de porter un, jugement définitif.

Sous le rapport du son et de la solidité, ce piano nous a paru satisfaisant.  Le piano carré à trois cordes, construit sur un plan perfectionné, ne présente rien de nouveau par rapport à la mécanique qui est celle des Anglais employés par beaucoup de facteurs.

Il est bien fini dans les détails et se distingue par ses bonnes qualités. Dans le pianino, M. Bernhardt a tâché de réduire encore la forme déjà si petite des autres instruments de ce genre; il y a introduit un nouveau mécanisme qui fonctionne bien : le son nous a paru très fort eu égard au petit volume de l'instrument.

En somme M. Bernhardt n'a pas démérité cette année de la réputation dont il jouit. Aussi le jury a-t-il reconnu ses efforts en lui décernant une nouvelle médaille de bronze." 


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